Franck Balandier
Delphine Arnould-Balandier
Responsable de la page :
10 juillet 1952
Suresnes (France)
17 décembre 2020
Paris (France)
68
ans
France
Présentation
Rendre hommage à Franck Balandier, à l’écrivain et à l’homme. À ce qu’il a bien pu être et faire parmi nous entre le 11 juillet 1952, date de sa naissance à Suresnes, et le 17 décembre 2020 à 11 h 27 où il nous quitta pour de vrai, sous les bons auspices d’un service de soins palliatifs du 12e arrondissement de Paris.
Douloureuse tâche, plus de deux années après sa disparition. Que dire d’essentiel du sacré phénomène qu’il était? Je vais retenir une des choses dont il était le plus fier: son amplitude. Celle qui embrasse le champ des possibles où se confondent la vie et la mort, celle qui n’est pas de tout repos pour soi ni pour les autres.
Ainsi, Franck c’était tout à la fois:
Un vrai timide avec toutes les maladresses qui vont avec et un grand charmeur.
Un écrivain subtil, habité, et un goujat jamais vulgaire.
Un poète qu’il n’a jamais voulu reconnaitre et qui s’en défendait.
Un solitaire qui se ressourçait sur son voilier et un permanent amoureux en quête d’une totale fusion.
Cinq mariages et un PACS, au point de se définir fièrement comme le “Eddy Barclay du pauvre”.
L’élégance d’un félin avec juste ce qu’il faut de sauvage et de pierre brute.
Un homme libre, anarchiste individualiste acharné, mais également un haut fonctionnaire de la pénitentiaire.
Un sens inouï de l’humour et de la bonne humeur, mêlé à une paranoïa parfois aiguë et une mélancolie sans limites.
Un souffle de vie qui débordait de partout et une fascination pour la mort qu’il a souvent titillée.
Franck avait la romance noire, la tendresse triste de l’enfance en filigrane et le sens des situations rocambolesques. Alors, pourquoi pas. Pourquoi ne pas lui rendre hommage en le laissant se présenter ici, comme un beau pied de nez à la mort, avec ce texte qu’il écrivit en août 2019, cette autobiographie avec son lot d’autodérision qu’il est si bon de retrouver.
“Après avoir passé près de quarante années derrière les barreaux, Franck Balandier a été définitivement libéré le 1er mai 2013. Privé de sexe, obsédé par les femmes en général et les chattes en particulier, il a entretenu, à sa sortie, une relation zoophile avec Mimine, une angora à poils noirs, disparue prématurément l’année dernière. Traumatisé par cet événement, il observe depuis une abstinence totale, sauf en matière de boissons alcoolisées et de champignons hallucinogènes.
Parallèlement à ces activités fortement déconseillées, il raconte des histoires. Écrivain notoirement et injustement méconnu, il a publié à ce jour onze livres dont trois sur Apollinaire dont il prétend être l’unique biographe. Ses autres ouvrages (essentiellement des romans) oscillent entre réalisme social et un grand n’importe quoi. Mais surtout un grand n’importe quoi.
Âgé de 67 ans, il sait qu’il va bientôt mourir dans l’indifférence générale. Et cette perspective le comble de bonheur.
On peut découvrir sa future nécrologie en suivant ce lien.”
Delphine Arnould-Balandier